Les salons de l'objet d'art

Une nouvelle identité visuelle pour un rendez-vous vibrant

Du 21 au 23 novembre 2025, Ob’Art Paris revient pour sa 27ᵉ édition avec une toute nouvelle identité visuelle, plus audacieuse et émotionnelle que jamais. Le salon de l’objet d’art célèbre le talent des artisans d’art venus de toute la France. Au cœur du Marais, près de 75 exposants dévoileront leurs pièces uniques, reflets d’un savoir-faire d’exception. L’édition 2025 est portée par l’univers poétique et engagé de la céramiste Eve-Gabrielle Rosset, dont les œuvres inspirées du vivant et du geste lent incarnent l’esprit du salon.

Les Paradis Retrouvés illustre l’édition 2025 du salon

Céramiste autodidacte, Eve-Gabrielle Rosset, sous le nom des Paradis retrouvés, façonne ses pièces en plein cœur du Lot-et-Garonne. La créatrice n’a pas recours au tour, privilégiant des gestes lents et organiques comme le pincé et le colombin. Ces techniques manuelles lui permettent de rester au plus proche de la matière, de ses vibrations et de son souffle.

Habitées par la fragilité du vivant, ses créations voient s’épanouir fleurs et feuillages. L’argile en révèle les formes, tantôt nue et brute, tantôt sublimée par des décors minutieusement peints à main levée, où la couleur tient une place centrale.

Son univers s’articule autour de trois familles de pièces : des bols délicatement décorés d’engobes et d’émaux ; des vases aux fleurs éphémères ou éternelles, qui détournent avec poésie la fonction utilitaire de l’objet ; et enfin les Terres tressées, où la technique ancestrale du colombin se réinvente dans un geste contemporain.

Parmi ces pièces, le bol occupe une place essentielle. Modelé lentement au pincé, l’argile y est étirée jusqu’à devenir presque translucide. Certains bols deviennent ainsi des « bols-fleurs », dont la finesse évoque la délicatesse d’un pétale. Le bol « Correspondance » invite l’insecte pollinisateur, dans un jeu harmonieux de formes et de couleurs, entre coquelicot et coccinelle.

Leur silhouette singulière, souvent suspendue sur un pied minuscule, semble en équilibre précaire — une métaphore du vivant menacé dans notre monde contemporain. Ces objets invitent à la plus grande attention, à une manipulation consciente, à l’image du soin que chacun devrait porter au Vivant.

Engagement envers la matière et engagement écologique se rejoignent naturellement dans la démarche que propose Eve-Gabrielle.

Afin de proposer certaines pièces à des prix plus accessibles, elle développe récemment une gamme issue du moulage et du coulage — un prolongement réfléchi de son travail, en réponse au temps très long que nécessite chaque bol façonné au pincé.

Une céramiste guidée par les fleurs

« De la répartition des étoiles dans le ciel » est une assiette en faïence façonnée à la plaque, décorée à l’engobe et à l’émail selon une technique minutieuse qui mêle gestes lents et soin du détail. Ce motif floral baptisé « printemps » évoque les constellations, liant les fleurs de la terre aux étoiles du ciel. Rarement utilisé sur des assiettes, il connaît un franc succès sur les bols, devenant le best-seller de la céramiste.

La pièce puise sa force dans une vision onirique marquante, où le coquelicot apparaît comme un guide intérieur. Symbole de transformation, cette fleur incarne pour la créatrice un passage vers une vie nouvelle, mêlant engagement personnel, élan créatif et retour à la terre. À travers elle, le motif floral devient bien plus qu’un ornement : un fil conducteur, une source d’inspiration constante, une force vivante.

Inspirée par la fluorescence vive des champs en Drôme et dans le Lot, elle cherche à restituer la lumière vibrante de cette fleur fragile. On retrouve aussi dans son geste l’influence du flamenco, danse viscérale qu’elle a longtemps pratiquée.

La créatrice revendique une approche impressionniste, où la couleur prime sur la forme, et où l’imperfection devient langage. À l’image de Monet dans son jardin de Giverny, elle transforme son environnement quotidien en territoire d’exploration sensible.

En octobre dernier, à la serre Wangari de Saint-Ouen-sur-Seine, Les Paradis Retrouvés a exposé pour la première fois sur le salon Ob’Art Plaine Commune. Elle est devenue adhérente Ateliers d’Art de France en novembre 2024.